Monsieur le Ministre,
L’inquiétude concernant la disparition des automates bancaires est vive dans notre pays et tant les pouvoirs locaux que les associations de consommateurs ou d’aînés se mobilisent chaque semaine face à la situation.
Lors de la séance plénière du 4 mars dernier, vous avez évoqué dans ce cadre vos contacts avec les plates-formes Batopin et Jofico qui réunissent différentes banques voulant mutualiser leurs réseaux de distributeurs. Vous nous avez dit avoir appuyé le message d’une nécessaire concertation avec les pouvoirs locaux et les associations de consommateurs.
Mes questions sont les suivantes :
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Batopin annonce vouloir permettre à 95 % de la population belge d’avoir accès à un distributeur dans un rayon de 5km. Quel est aujourd’hui ce pourcentage ?
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Sachant que Batopin devra annoncer une première partie de son plan de déploiement en mars, comment vont-ils intégrer les fruits de leur rencontre avec les pouvoirs locaux et les associations ? A-t-on des garanties sur la portée de cette concertation ?
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Les réseaux Batopin et Jofico sont-ils disposés à faire valider leurs plans de déploiement via le gouvernement fédéral ou les gouvernements régionaux ? Avez-vous abordé cette possibilité avec eux ?
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Quelle(s) initiative(s) comptez-vous prendre si les plans des deux plates-formes ne correspondent pas aux attentes des pouvoirs locaux et associations de consommateurs ?
Réponse du Ministre Dermagne (Commission Economie du 17.03.2021):
Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie pour vos différentes questions qui abordent, comme M. Vanbesien l’a rappelé, une problématique générale et des problématiques plus particulières, à savoir à la fois la couverture du territoire de notre pays par les différentes agences et les distributeurs de billets ainsi que l’accès d’une population qui ne maîtrise pas les outils digitaux à des services bancaires de base. J’essaierai de répondre à ces deux éléments au fil de ma réponse. Comme vous le savez puisque vous avez été plusieurs à le rappeler, nous avons déjà abordé ces sujets notamment en séance plénière le 4 mars dernier. Batopin élabore son plan de déploiement et de localisation de distributeurs dont la première partie devrait être dévoilée très prochainement, ce mois-ci, s’il n’y a pas de retard dans son travail. La sélection progressive desemplacements de ce réseau commun de distributeurs a commencé chez Batopin.
Comme vous le savez, dans le cadre de ce projet, les banques participantes se sont fixé comme objectif de permettre à 95 % de la population belge d’avoir accès à un distributeur dans un rayon de cinq kilomètres au maximum. Je pense que, comme M. De Vuyst l’a évoqué, il faudra aussi tenir compte dans ce cadre des spécificités du territoire et de la géographie. On ne peut effectivement pas s’arrêter à tracer un cercle avec un rayon de cinq kilomètres. On doit aussi pouvoir tenir compte de certains obstacles, de certaines difficultés et des réalités de terrain. L’objectif affiché par Batopin, vous le connaissez, puisqu’il a été répété plusieurs fois notamment au sein de votre commission lors de la récente audition de Batopin et de Febelfin. Il a été annoncé que les premiers appareils devraient être opérationnels à la mi-2021. Comme annoncé, j’ai plaidé auprès de Batopin pour qu’une concertation ait lieu avec les pouvoirs locaux, que ce soit directement ou au travers des gouvernements régionaux responsables de la tutelle des pouvoirs locaux. Je pense que c’est dans l’intérêt de tous, de la population et des différentes communes concernées et dans le chef de ces opérateurs Batopin et Jofico, pour faire en sorte que ces distributeurs soient placés aux meilleurs endroits et qu’ils soient acceptés à la fois par la population mais aussi par les autorités locales. Certaines de ces infrastructures nécessiteront en effet des permis d’urbanisme notamment. Une procédure sera nécessaire pour que ces nouvelles infrastructures trouvent leur place sur le territoire de ces différentes communes. Belfius heeft een voorbeeldfunctie als bank die voor 100 % in handen is van de Staat, op het vlak van de toegankelijkheid van geldautomaten, maar ook meer in het algemeen, rond de digitale kloof. Dat Belfius hier niets aan doet, is misschien een beetje overdreven. De bank neemt deel aan het Batopinproject en heeft er zich dus toe verbonden om de toegankelijkheid van geldautomaten te vergroten. À côté du projet Batopin, il y a également la joint venture Jofico qui regroupe les banques Crelan, Argenta, Axa, vdk et bpost Bank. Dans ce cadre, les banques n’auront plus leur propre réseau de distribution de billets, elles ont conclu un contrat de location de ces distributeurs auprès d’un tiers, qui sera responsable de l’entretien et du placement sur les lieux retenus. Les banques détermineront les lieux de localisation des distributeurs mais cela doit se faire en bonne intelligence et en collaboration avec les autorités régionales et/ou locales. Tant les projets Batopin que Jofico sont des initiatives privées du secteur bancaire et je suis, tout comme vous, attentif à ce que les objectifs affichés soient les objectifs atteints sur le terrain et qu’on tienne compte de la difficulté de certaines personnes pour se rendre à ces distributeurs de billets. Je vous assure que je serai attentif à ce que la concertation ait lieu et que la couverture du territoire soit effective au fil du déploiement de ces deux projets. Le septième contrat de gestion de bpost, en cours de négociation, a également un rôle important à jouer en la matière. bpost est engagé dans son actuel contrat de gestion à garantir la présence de distributeurs de billets dans toutes les communes où ce service n’est pas offert par une autre institution financière. C’est à mes yeux un point essentiel qui va devoir à nouveau être négocié par le gouvernement fédéral dans le cadre du nouveau contrat de gestion de bpost. Il est essentiel pour moi que cette couverture suffisante de distributeurs sur l’ensemble du territoire soit assurée, que ce soit dans le cadre des deux initiatives précitées ou dans le cadre du nouveau contrat de gestion de bpost. Ces initiatives sont bien entendu intéressantes et utiles. Ze zijn echter slechts een deel van de oplossing voor het probleem van de toegankelijkheid van geldautomaten. Ze volstaan niet om de digitalisering van de bankdiensten aan te pakken. L’instauration d’un service bancaire universel permettrait, selon moi, de répondre à la problématique plus générale de l’exclusion numérique engendrée par la digitalisation toujours plus grande des services bancaires. Il constituerait également, et cela a été évoqué par M. Van Lommel, une réponse à l’augmentation croissante des coûts de toute une série d’opérations de base facturées par les institutions bancaires. Selon moi, ce service bancaire doit permettre de garantir aux détenteurs de comptes de paiement de pouvoir gérer leur compte autrement qu’en ligne et à un prix raisonnable. Le service bancaire universel serait donc composé d’un certain nombre de services bancaires minimum obligatoires et liés à un compte de paiement. Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, des discussions sont actuellement en cours à ce sujet avec Febelfin au niveau de mon cabinet et de ceux de mes collègues Eva De Bleeker et Vincent Van Petheghem. De onderhandelingen met de sector moeten leiden tot concrete oplossingen voor het probleem van de digitale kloof. Mijn collega’s en ik willen dat er in juli van dit jaar een oplossing is. Het is vandaag misschien nog een beetje te vroeg om dieper op de inhoud van het protocol in te gaan. Mais je vous assure que les discussions vont bon train, et que nous avons fixé un agenda relativement serré pour faire en sorte que l’on puisse, comme je viens de le dire, déposer une proposition au mois de juillet de cette année encore.
Ma réplique :
Monsieur le ministre, il faut quand même rappeler que la désertification bancaire n’est pas un phénomène neuf. On peut se réjouir qu’avec ce gouvernement et à travers votre réaction, vous ayez décidé de prendre le taureau par les cornes, notamment par rapport au dernier volet de votre réponse concernant le service bancaire universel. C’est évidemment un dossier que nous suivrons de très près avec mon collègue Vanbesien. Concernant les distributeurs, j’entends votre réponse et j’entends vos souhaits rappelés par rapport à Batopin et Jofico concernant les aranties de déploiement. J’entends qu’on n’arrive pas, à travers ces différents projets, au renforcement d’une Belgique à deux vitesses, avec une désertification dans les zones rurales et dans les quartiers à proximité des centres, ce qui renforcerait la fracture numérique. À ce stade, nous n’avons toujours pas de garantie. J’invite à poursuivre les réflexions sur ce sujet. Je pense qu’il y a d’autres exemples au niveau européen, notamment aux Pays-Bas, où ils sont parvenus à être out of the box, à envisager des solutions qui permettent ce déploiement et qui permettent une meilleure association des citoyens et des pouvoirs locaux. À suivre donc. Par rapport au rôle de bpost, je vous rejoins sur le fait que le septième contrat de gestion est un élément fondamental par rapport à ce débat, mais évidemment, bpost ne peut pallier le rôle complet des banques. C’est aux banques que nous nous adressons aussi aujourd’hui étant donné tout l’investissement que les pouvoirs publics ont fait, notamment pour les sauver quand elles en avaient besoin.