Des critères publics pour définir l’accessibilité aux distributeurs de billets !
Plus de 40 % des distributeurs de billets pourraient disparaître en Belgique avec le projet Batopin porté par les banques Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC. Il est confirmé aujourd’hui que les zones rurales et certains quartiers urbains « moins attractifs » pour les banques seront à nouveau les victimes de ce projet. Cette raréfication de l’accès au cash a fait l’objet d’auditions dans les parlements, d’une mobilisation des pouvoirs locaux, du parlement wallon et de plusieurs associations. Il est temps aujourd’hui pour les pouvoirs publics de défendre une position claire en matière d’accessibilité aux distributeurs et des critères précis basés sur les besoins des citoyens. Le débat ne peut pas être confisqué par les banques. Il est tout autant nécessaire d’étudier tous les moyens utiles pour renforcer la capacité de l’État à mieux réguler le secteur bancaire à ce sujet.
Pour atteindre ces objectifs, le député fédéral Nicolas Parent va déposer une proposition demandant au Gouvernement fédéral, et en particulier au ministre de l’Economie, de définir un plan de répartition équitable des distributeurs automatiques de billets sur la base de différents critères et notamment :
– une accessibilité minimale de 98 % de la population à un distributeur automatique de billets dans les 5 km par rapport au domicile et dans les 2,5 km pour 95 % de la population;
– tendre vers la présence d’un distributeur automatique de billets par tranche de 1 500 habitants au sein des communes, en veillant à une répartition pertinente sur le territoire national et entre les localités ;
– l’extension progressive des possibilités offertes par les distributeurs en matière d’options de base (retrait, dépôt, virement, information sur le solde, extraits de compte…) ;
« Aujourd’hui, les banques, via Batopin, veulent définir ce qui est acceptable ou pas pour les citoyens en matière d’accès au cash. Les pouvoirs publics doivent réagir. Dans les faits, c’est la rentabilité qui est prise en compte et non pas l’accessibilité des distributeurs. L’accès au cash et aux services bancaires de base doit être garanti partout sur le territoire. C’est une question d’égalité entre les citoyens. Il s’agit également de prendre en compte les petits commerces, les associations, clubs de sports,… qui dépendent encore fortement en 2021 de l’utilisation du cash. » explique le député Nicolas Parent.
Si un espace de concertation entre le secteur bancaire et les associations d’usagers a été créé récemment au niveau de la Banque Nationale, les débats qui s’y déroulent doivent être transparents et basés sur un cadre défini par le Gouvernement au nom de l’intérêt des citoyens et non pas en fonction des projets d’une partie du secteur bancaire.
Nicolas PARENT,
Député fédéral
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