Rapport de la Cour des comptes sur la gare de Mons : Tirer les leçons de la gabegie montoise pour assurer l’avenir du rail
Plusieurs médias ont fait état ce mercredi 21 septembre de conclusions du rapport de la Cour des comptes portant sur le chantier de la gare de Mons. Un rapport demandé par la Chambre à la suite d’une proposition déposée par Nicolas Parent, au nom du groupe Ecolo-Groen. Pour les écologistes, les premiers éléments publiés posent de nombreux constats affligeants et indécents en termes de gouvernance publique et pointent de nombreux dysfonctionnements au niveau des entités ferroviaires et leur filiale Eurogare parmi lesquels :
– une absence de transparence et des lacunes dans le suivi documentaire ;
– des lacunes relatives à la transparence et au respect du principe d’égalité et de mise en concurrence lors de la désignation des services d’architecture ;
– l’absence de relance d’un marché public lors de la modification du projet malgré le caractère substantiel des modifications apportées au marché initial ;
– un manque de transparence concernant les rémunérations d’Eurogare ;
– l’absence de garantie sur la qualité du suivi et du contrôle systématique du projet ;
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Cette gestion du dossier a conduit à une explosion des coûts, portant l’addition à 332 millions d’euros alors que la gare de Mons est la 16e gare belge en nombre de voyageurs.
Pour le député fédéral Ecolo-Groen, Nicolas Parent, « ces informations mettent le doigt sur la démesure et la gestion désastreuse d’un projet qui s’est manifestement affranchi de nombreuses règles afin d’être mis en œuvre. Dans un système d’enveloppes fermées pour financer les entités ferroviaires, les choix budgétaires opérés pour soutenir le chantier montois ont pénalisé durant les années 2010 des choix d’investissements fondamentaux en matière de maintien de la qualité du réseau, de qualité de l’accueil dans l’ensemble des gares, d’accessibilité. À l’heure où les ménages doivent se serrer la ceinture, la gabegie qu’a constitué ce chantier apparaît comme totalement indécente voire obscène ».
Pour les écologistes, toutes les conclusions doivent être tirées du projet montois.
« À l’heure de confier à nouveau le monopole de notre avenir ferroviaire à la SNCB pour 10 ans, vu les montants des dotations octroyées par l’État, vu l’autonomie de l’entreprise et l’ampleur du désastre montois qui illustre les dérives de l’entre soi, il semble essentiel de doter le gendarme, à savoir le SPF Mobilité, de nouvelles capacités pour assurer un contrôle serré des dépenses. Les moyens de la SNCB doivent bénéficier au plus grand nombre, à l’accessibilité des gares, la qualité de leur accueil, comme voulu par le Ministre de la mobilité, et non plus à des projets de l’ordre du caprice des dieux », conclut Nicolas Parent.
Sur cette base, le groupe Ecolo-Groen compte déposer une nouvelle proposition de résolution à l’intention du Gouvernement fédéral. Les parlementaires écologistes demanderont également la venue de la CEO de la SNCB rapidement au Parlement pour faire la clarté sur le dossier montois.
Contact presse : Nicolas Parent, député fédéral : 0497/17.20.57.